Un Sénégalais actif sur six vit de la pêche, qu’il soit embarqué à bord d’une des 11 000 pirogues qui assurent l’essentiel des captures (au moins 60 000 artisans pêcheurs prennent régulièrement la mer), ou employé à l’une des nombreuses activités annexes : mareyage, transport, transformation, chantiers navals… Concourant pour 4,9% au PIB national et pour 30% à la valeur de ses exportations, la pêche fournit également 75% des apports en protéines animales à la population.
Elle reste largement dominée par un secteur artisanal circonscrit au cercle familial et à l’appartenance ethnique, avec trois communautés engagées de longue date dans cette activité : les Lébou de Guet-Ndar (Saint-Louis) et de la presqu’île du Cap-Vert et les Sérères Niominka des îles du Saloum. C’est que les côtes sénégalaises comptent parmi les plus poissonneuses de toute l’Afrique : on y pêche le thiof (sorte de mérou), le pageot, le rouget, et en abondance des poissons bleus, des sardinelles, des chinchards, des maquereaux… La production annuelle se monte à quelque 500 000t, dont le tiers est exporté vers les pays voisins et l’Europe.
Ce secteur de l’économie sénégalaise fournit aussi depuis quelques années des emplois aux paysans de l’intérieur contraints par la sécheresse et la crise de quitter leurs villages. Mais il connaît aujourd’hui des difficultés : l’appauvrissement des zones de pêche notamment en poissons nobles destinés à l’exportation, la vétusté des matériels et l’insuffisance des infrastructures, notamment dans le stockage et le transport, encore souvent effectué par des camions non réfrigérés.