Mauvaise nouvelle pour la liberté de la presse au Sénégal ! A l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse, l’ONG Reporters sans frontières dévoile son classement mondial. Pour 2022, le Sénégal est en perte de vitesse. En effet, le pays perd 24 places par rapport à 2021 et atteint désormais la 73ème position du classement.
En quoi consiste ce classement ?
Il s’agit d’un classement mondial qui permet d’évaluer la possibilité effective pour les journalistes d’un pays, en tant qu’individus et en tant que collectifs, de sélectionner, produire et diffuser des informations. Et cela, dans l’intérêt général, indépendamment des interférences politiques, économiques, légales et sociales, et sans menace pour leur sécurité physique et mentale.
Pour ce faire, l’ONG Reporters sans frontières s’appuie sur deux principaux critères. Premièrement, le relevé quantitatif des exactions commises à l’encontre des professionnels des médias. Puis, elle analyse de manière qualitative la situation de chaque pays à l’aide d’un questionnaire soumis à des spécialistes de la liberté de la presse.
Pourquoi la liberté de la presse régresse au Sénégal ?
Le Sénégal est doté d’un grand nombre de médias avec environ 27 quotidiens. Il s’agit principalement de médias audiovisuels. En effet, le Sénégal compte plusieurs chaînes de télévision.
Les plus connues étant la RTS qui est une chaîne nationale, 2STV, WALF TV mais aussi TFM connue pour sa diffusion de séries sénégalaises. Vous pouvez trouver la liste des chaînes de télévision dans cet article ICI.
Concernant la presse écrite, l’accès à l’information n’est pas optimal. En effet, la couverture médiatique sénégalaise peine à sortir de la capitale dans la mesure où les tirages papier dépassent rarement les environs de Dakar.
Pire encore, l’ONG estime que les journalistes sénégalais sont entravés dans leur droit à l’information à cause des lois trop répressives criminalisant le journalisme en ligne.
Elle souligne également les décisions prises par le régulateur de l’audiovisuel sénégalais en 2021. Notamment celles de suspendre temporairement des chaînes de télévision Sen tv et Walf Tv. Ces dernières avaient couvert médiatiquement les émeutes de mars suite à l’arrestation d’Ousmane Sonko. L’opposant historique de président était alors accusé de viol par Adji Sarr.
Ce classement intervient dans un contexte particulier de régulation des médias sociaux souhaité par Macky Sall. Le président qui qualifie les réseaux sociaux de “peste mondiale” et de “cancer des sociétés modernes » veut contrer les dérives d’internet. Dans cette perspective, un certain nombre de mesures sont en cours. Espérons qu’elles ne soient pas génératrices d’une plus forte régression de la liberté de la presse au Sénégal.