En ce 29 décembre le Sénégal célèbre le centenaire de l’illustre Cheikh Anta Diop. Retour sur le parcours de cet historien, anthropologue et égyptologue connu dans le monde entier.
Qui était Cheikh Anta Diop ?
Rien ne prédestinait le jeune Cheikh lors de sa naissance il y a 100 ans dans la région de Diourbel à connaître un destin aussi incroyable. Au point que 38 ans après sa mort, son nom résonne encore dans le continent africain. Son approche de l’histoire en fait une référence intemporelle. Pourtant le jeune sénégalais se tourne d’abord vers la physique et la chimie.
Issu d’une famille bourgeoise, il est le fils unique de Mame Magatte Diop et de Massamba Sassoum Diop. Mais surtout l’homonyme du frère cadet de Cheikh Ahmadou Bamba, le fondateur de la confrérie musulmane Mouride au Sénégal.
De la physique chimie à l’histoire
Après un passage par l’école coranique, Cheikh Anta Diop étudie au Sénégal et précisément à Diourbel en primaire puis à Dakar et Saint-Louis en secondaire. Ensuite, il s’envole pour Paris pour y poursuivre des études de mathématiques Supérieures afin de devenir ingénieur en aéronautique.
Puis, il bifurque vers des études de philosophie à la faculté des lettres de la Sorbonne. Commence alors son appétence pour l’Afrique noire et la civilisation.
Il replace le continent africain au cœur de l’histoire universelle et en fait l’objet de sa thèse sous la direction de Marcel Griaule. Publiée sous le livre Nations nègres et culture. Cheikh Anta Diop y développe toute sa panafricanité faisant le parallèle entre la culture égyptienne et une culture nègre.
Dès lors, il ne cessera d’écrire sur le sujet étayant ses propos de données anthropologiques et archéologiques.
Le centenaire de Cheikh Anta Diop, l’homme de savoir
Cheikh aime partager ses connaissances. C’est d’ailleurs ce qui le pousse à retourner au Sénégal pour y enseigner. Il devient maître de conférences à l’université de Dakar qui portera son nom à sa mort. Il y crée le premier laboratoire africain de datation des fossiles archéologiques au radiocarbone. Il enseigne les théories sur la mélanodermie des anciens égyptiens.
Une soif de transmission de son savoir qui le conduit à s’engager politiquement en faveur de l’indépendance des pays africains et de la constitution d’un État fédéral en Afrique.
Cheikh Anta Diop nous laisse une incroyable bibliographie que nous vous conseillons de lire à l’occasion de son centenaire. Parmi ses œuvres, on retrouve : Nations, nègres et culture mais aussi l’Afrique noire précoloniale. Les Fondements économiques et culturels d’un État fédéral d’Afrique noire ainsi que Civilisation ou barbarie.