Né à Joal (Sénégal) le 9 octobre 1906, Léopold Sédar Senghor est le premier Président de la République du Sénégal (1960-1980).
Sa carrière ne se résume pas qu’à cette fonction puisque Léopold Sédar Senghor est avant tout connu comme poète et écrivain. Il est d’ailleurs le premier africain à siéger à l’Académie française.
L’enfance de Léopold Sédar Senghor
Né de l’union de Basile Diogoye Senghor, commerçant catholique aisé appartenant à l’aristocratie sérère du Sénégal et de Gnilane Ndiémé Bakhoum, une femme appartenant à l’ethnie sérère et à la lignée Tabor, Léopold vit les premières années de son existence chez sa famille maternelle, les Bakhoum.
Puis il rejoint le domicile paternel pour y apprendre le catéchisme et les premiers rudiments de la langue française.
Bon élève, Léopold poursuit son cursus scolaire à Dakar au collège-séminaire François Libermann avant d’intégrer l’actuel lycée Lamine-Gueye.
Passionné de littérature française et de Latin, Léopold obtient son baccalauréat. Par la même occasion, il décroche une demi-bourse de l’administration coloniale lui permettant de poursuivre ses études en France.
Son arrivée en France et son amour pour l’écriture
A l’âge de 22 ans, Léopold Sédar Senghor arrive en France pour étudier.
Étudiant dans un premier temps à l’université de la Sorbonne puis au lycée Louis-le-Grand, Léopold s’attèle à préparer le concours d’entrée à l’École Normale Supérieure.
A cette époque, il y côtoie Georges Pompidou mais surtout l’une des plus belles rencontres de sa vie : Aimé Césaire.
Les deux hommes s’associeront à Léon-Gontran Damas pour créer la revue contestataire L’Étudiant noir en 1934. Ils y développent pour la première fois la conception de la négritude.
Un néologisme qui est la simple reconnaissance pour un noir, du fait d’être noir et l’acceptation de ce fait, de son destin de Noir, de son histoire et de sa culture.
Durant cette période, Léopold Sédar Senghor met sa plume au service de la poésie, essentiellement symboliste, fondée sur le chant de la parole incantatoire et qui lui vaudra des années plus tard le surnom de « Président-Poète »
Léopold Sédar Senghor reprendra par la suite la chaire de linguistique à l’École nationale de la France d’outre-mer. Fonction qu’il occupera jusqu’à l’indépendance du Sénégal en 1960 date de son élection au plus haut sommet de l’Etat.
En 1978, Léopold Sédar Senghor reçoit la distinction de Prince des poètes. Il est élu à l’Académie française 5 ans plus tard, au 16e fauteuil. Senghor devient ainsi le premier Africain à siéger à l’Académie française.
Léopold Sédar Senghor, de ministre en France à Président de la République du Sénégal
Avant d’endosser le costume de Président de la République, Léopold Sédar Senghor a dans un premier temps été Ministre en France avant l’indépendance de son pays.
Homme au parcours exceptionnel, Léopold Sédar Senghor a par ailleurs été, sous l’impulsion du socialiste Lamine Gueye, député de la circonscription Sénégal-Mauritanie à l’Assemblée nationale française dans laquelle les colonies sont représentées. Il y effectuera plusieurs mandats, (de 1945-1946, puis de 1946-1951 et enfin de 1951-1955).
En 1955, il occupe quelques mois le poste de Secrétaire d’État à la présidence du Conseil dans le gouvernement Edgar Faure. Il quitte le poste pour devenir Maire de Thiès en 1956.
En 1959, il siège comme Sénateur de la Communauté française avant de devenir ministre conseiller du gouvernement Michel Debré. Puis, il devient Président de la République du Sénégal le 5 septembre 1960.
Léopold Sédar Senghor exerce 5 mandats (de 1960 à 1980). Avant le terme de son dernier mandat, il décide de démissionner de la Présidence.
Il sera remplacé par son Premier Ministre, Abdou Diouf.
Sa famille
Léopold Sédar Senghor épouse Ginette Éboué le 12 septembre 1946. De cette union avec cette attachée parlementaire au Cabinet du ministre de la France d’outre-mer et fille de Félix Éboué, ancien Gouverneur général de l’Afrique Équatoriale Française, naîtra deux fils.
Le couple finit par mettre un terme à cette union que Léopold qualifie de « mariage par devoir ».
Une fois défait des liens du mariage, Léopold rencontre son grand amour, Colette Hubert, une jeune femme de dix-neuf ans sa cadette, issue d’une famille de vieille noblesse normande.
Éperdument amoureux, Léopold Sédar Senghor convole en secondes noces avec Colette en octobre 1957.
De cette union naîtra Philippe, qui trouvera la mort dans un accident de voiture au Sénégal le 6 juin 1981. Léopold Sédar Senghor lui dédiera un recueil intitulé Lettres d’hivernage.
Colette et Léopold resteront mariés jusqu’à la mort de ce dernier le 20 décembre 2001 à Vernon en France.