Mbour célèbre le Kankourang du 10 septembre au 8 octobre prochain. Cette année l’événement se déroule dans un contexte de profondes dissensions au sein de la communauté mandingue.
Kankourang parallèle, déplacement de 5 leuls dans un même endroit, crainte de conflits avec les populations non-initiées…, les points de discorde sont nombreux. Ceux-ci ont été étalés hier, mardi 5 septembre, devant le préfet de Mbour, Saër Ndao, lors d’un Comité départemental de développement (CDD) consacré à l’événement.
Mais pour le préfet, il n’y a pas lieu de s’inquiéter. «Il y aura un Kankourang de paix et nous prendrons toutes les dispositions nécessaires pour faire face aux fauteurs de troubles, prévient Saër Ndao. Les leuls sont créés pour éduquer les enfants, leur montrer le droit chemin et les bons comportements. Donc, on ne permettra pas à des gens de perturber l’ordre public.»
Le kankourang (également kankouran, kankurang ou konkoran) désigne à la fois un masque et un rituel célébrant la circoncision parmi les Mandingues de Sénégambie, notamment en Casamance, mais également à Mbour où vit une importante communauté mandingue. Il joue aussi un rôle de régulation et de préservation des valeurs sociales. Dans ses formes actuelles, il serait originaire de l’ancien royaume du Kaabu.
En 2005 le kankourang a été élevé au rang de patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO, car l’urbanisation croissante et le tourisme ont parfois conduit à des dérives anarchiques1.