Ousmane Sonko, favori pour l’élection présidentielle du Sénégal qui se tiendra en février 2024, vient d’être condamné par la justice sénégalaise, une sanction qui le rend inéligible qui a provoqué de violentes manifestations dans le pays. Retour sur une crise démocratique sans précédent.
Pourquoi la condamnation d’Ousmane Sonko provoque de violentes manifestations au Sénégal ?
Depuis deux ans, le Sénégal retient son souffle dans le conflit judiciaire qui oppose Adja Sarr à Ousmane Sonko. La jeune femme accuse l’homme politique et candidat à la présidentielle de viol. Ce dernier a toujours nié les faits et crié au complot politique mené selon lui par l’actuel président Macky Sall. Une thèse soutenue par une partie de l’opinion publique, les proches du leader de Pastef et Juan Branco, avocat français d’Ousmane Sonko.
D’autant plus que les argumentaires de la plaignante Adji Sarr perdent en crédibilité et conduisent à l’acquittement de Sonko pour les faits de viols dont il est accusé. Mais, le tribunal condamne Sonko à deux ans de prison ferme pour corruption de la jeunesse.
Un verdict qui ne passe pas auprès du peuple sénégalais. En effet, l’opinion y voit un acte anti-démocratique pour empêcher Sonko d’être candidat à la présidentielle. Surtout que le verdict intervient dans un contexte tendu puisque Macky Sall continue d’entretenir le flou quant à un éventuel troisième mandat.
Une situation qui exaspère l’opinion publique et conduit dès l’annonce de la condamnation de Sonko à de violentes manifestations. Les soutiens envers se multiplient surtout que ce dernier se retrouve depuis plusieurs jours assigné à résidence. En effet, la police a encerclé sa maison Cité Keur Gorgui l’empêchant, sans motif, de circuler librement.
Violents affrontements entre la police et les manifestants
De nombreux sénégalais sont sortis dans la rue pour demander la démission de Macky Sall. Prêts à en découdre avec les forces de l’ordre, certains manifestants font part de leurs mécontentements. Une situation qui donne lieu à des affrontements d’une extrême violence. Certains policiers tirent à balles réelles sur la population et plusieurs morts sont à déplorer.
Dépassé par les événements, le gouvernement sénégalais a décidé de restreindre l’usage d’internet. Ainsi, l’Etat a rendu inaccessibles les réseaux sociaux dans le pays pour dit-il faire cesser la diffusion de messages haineux et subversifs.
Parallèlement, la diaspora sénégalaise se mobilise à travers le monde. Les ressortissants sénégalais manifestent pacifiquement devant les ambassades et consulats du Sénégal des pays où ils vivent. Une crise politique difficile qui donne peu de visibilité sur l’avenir démocratique du Sénégal